[Édito-Février: Industrie et Artisanat] par Mina TOURE
Le mois de Février est celui de l’industrie et de l’artisanat sur Miirya. C’est au tour de Mina Touré de partager avec nous sa vision de l’artisanat dans cet édito passionné.
L’activité artisanale, un
métier manuel, de créativité, d’innovation, mais surtout de passion.
Quel bonheur que de savoir exprimer sa créativité à travers ses mains,
son esprit et de réussir à en vivre.
L’artisanat existe depuis aussi
longtemps qu’on puisse s’en rappeler. Il est au centre de toutes les
civilisations et traditions.
Si nous faisons un tour dans
l’histoire, nous nous rendrons compte que les artisans ont participer de
manière active à la structuration et à l’organisation d’une partie de
l’économie. Ils ont bâti des bases durables qui demeurent toujours au
sein de nos sociétés fondées sur des représentations de notre culture et
de nos traditions.
Leur moyen d’expression permet de relater l’histoire du monde et de ses différentes civilisations à travers le temps.
Je suis constamment en admiration devant ce métier et devant les acteurs principaux de cette filière :les artisans.
L’activité artisanale (l’artisanat d’art) est à mon sens l’une des
principales activités pour lesquelles la passion et l’amour du métier
est indispensable <<on ne peut pas forcer>>.
Je m’explique. L’activité a été marginalisée durant de nombreuse années, bien que le secteur apporte une forte valeur ajoutée à l’économie des pays. Les artisans depuis longtemps (pour la majorité encore au Burkina Faso) vivent très difficilement de leur seul métier. Imaginez comment il peut être ardue de persister dans un métier qui à la fois n’est pas assez valorisé, mais aussi pas assez rémunérateur.
Quelle volonté et quelle force ont ces artisans !!!!
Mais restons optimiste car des passionnés comme moi il en existe et
notre nombre ne fait que croitre. Les personnes commencent à prendre
conscience et prennent le temps d’admirer ces merveilleuses œuvres.
Je décris que ce que je sais, mais il nous suffit de voir l’affluence qu’il y avait au SIAO. Faites un tour au village artisanal et vous verrez, il y a deux ou trois ans, ce n’était pas aussi fréquenté. Prêtez attention à l’utilisation dans les nouvelles créations des cauris, des perles, du Koko dunda, du faso danfani, du bogolan, etc…
Je le prêche et j’en suis convaincue.
Selon la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso, l’activité
artisanale consiste en l’extraction, la production, la transformation
de biens ou prestation de service grâce à des procédés techniques dont
la maîtrise requiert une formation notamment par la pratique. Cette
activité qui est civile ou commerciale doit ressortir du secteur des
métiers artisanaux (Définition légale suivant la ZATU N° AN VII- 0048/
FP/PRES de 1990)
Le mode de production artisanal est principalement
manuel. Il peut cependant inclure l’utilisation de machines et
outillages mécaniques qui n’occasionnent pas une production en série.
Principalement manuel !!! Pas de production en série !!!
Vous comprenez que les produits résultant de cette activité sont
considérés comme étant exceptionnel, unique et de grande valeur.
Il est donc temps de les voir comme tel; la créativité de l’artisan vaut de l’or.
La réalité est que l’artisanat Burkinabé souffre d’un manque de
formation et d’information technique. OUI !!! De la reconnaissance il y
en a de plus en plus; mais pas assez.
Admettons néanmoins qu’il y a du positif dans tout ceci.
La création de la chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso,
des syndicats, des subventions et appels à projet, les évènements, le
service public et certains acteurs de la société civile cherchent à
améliorer les conditions du secteur.
Le chemin est encore long
cependant. Il faut redonner sa vraie valeur au travail manuel (la main
d’œuvre); travail manuel qualifié bien sûr !!
Sans entrer dans les
aspects politiques de la solution, il faut de la sensibilisation mais
surtout instaurer le respect du métier. Que l’activité soit organisée
selon la logique des différents ordres professionnelles. N’ayons pas
peur de formaliser, et encadrer la créativité artistique, l’art et
l’innovation artistique. De sorte que les artisans ne soient plus
marginalisés .
On dit que les mentalités ont changés et que
l’activité artisanale est maintenant vue comme une activité valorisante.
En théorie oui ceci est vrai; mais est-ce réellement le cas dans la
pratique?
Les principaux intéressés pourront mieux nous éclairer.
La valorisation et la promotion de ce secteur d’activité peut se faire à
petite échelle. Chacun de nous peut y apporter sa touche; n’attendons
pas de l’état qu’il fasse tout.
Tout ceci pour dire qu’il y a un
GIGANTESQUE potentiel non exploité; positif pour l’économie de notre
pays et doublement positif pour nous en tant que population. Pensons-y
Mina TOURÉ